Les anciens ont coutume de dire que chaque duel est une leçon.
La clameur de la foule retentissait depuis l’arène. Le tournoi des cinq nations est l’événement principal du festival du solstice d’été. Les nobles et les grandes familles de chaque pays y sont présents. Ce tournoi est l’occasion pour chaque nation de montrer sa puissance aux autres, mais également l’opportunité d’attirer de nouveaux partenaires commerciaux ou militaires.
L’arène avait été richement décorée, tout était mis en scène pour assurer le meilleur spectacle. Alors que les duels d’escrime ont d’ordinaire lieu dans un dojo, ici l’espace était bien plus grand et sablonneux. Le pays du feu, qui était organisateur pour cette année, avait décoré son arène d’arbres typiques de la région. Les cerisiers du soleil sont une variété qui arbore des pétales rouge sang. Ils offraient un merveilleux décor sans pour autant gêner les spectateurs dans les gradins.
Alors qu’un jeune homme attendait adossé à l’un des cerisiers, de jeunes nobles l’observaient depuis l’antichambre de l’arène.
— Je n’aime pas son regard, lança Rekka en s’adressant à Hiro, son frère.
— Pff, ça ne fait rien, il ne va en faire qu’une bouchée, pas vrai Renjiro-sama ?
Ce dernier sortit de l’ombre pour observer son adversaire. Son kimono rouge était particulièrement raffiné et ses broderies dorées étincelèrent au soleil.
— Comment ont-ils osé ? Moi, Renjiro Kazanami, me faire affronter un vulgaire moine, dit-il en grinçant des dents.
— Ces moines ne devraient même pas avoir le droit de participer ! s’enflamma Rekka.
— Allons, allons, c’est la tradition, cela laisse un peu d’espoir au petit peuple. Et puis, après tout, cela est un avantage pour le jeune maître, il pourra passer à la prochaine étape sans s’être fatigué. Il paraît que Tadashi, le fils aîné du seigneur du pays de l’eau, est un redoutable combattant.
Le jeune seigneur bouillonnait.
— Une victoire sur ce cafard n’en est pas une. Je leur montrerai à tous ce qu’il advient, lorsque l’on se moque de la famille Kazanami. Je ne suis intéressé que par un seul adversaire. J’écraserai tous ceux qui tentent de me barrer la route, y compris ce Tadashi.
Sur ces paroles, il ajusta son sabre puis franchit le seuil de l’arène. La foule s’écria à sa vue, saluant le fils de leur seigneur. Les jeunes hommes le regardaient avec admiration tandis que les jeunes filles discutaient entre elles à voie basse pour essayer de deviner laquelle ferait chavirer son cœur. Même les seigneurs des différentes nations l’applaudirent. Renjiro n’avait cure de leurs acclamations.
Lorsqu’il eut atteint le centre de l’arène, il salua la foule, qui continuait de le célébrer. Renjiro observa son adversaire. Je n’aime pas non plus son regard. Ce foutu bonze me regarde comme si j’étais son égal. Je vais prendre mon temps pour lui faire comprendre la leçon.
L’arbitre, qui attendait en tenue cérémonielle en plein soleil, suait à grosses gouttes. Il agitait frénétiquement son éventail pour se rafraîchir.
— Je vous en prie, avancer, s’empressa-t-il de dire aux combattants.
Il s’adressa cette fois-ci aux spectateurs :
— Honorables seigneurs des cinq nations et invités, pour ce premier tour nous verrons s’affronter le jeune seigneur Renjiro Kazanami, fils de sa Majesté Homura, seigneur du pays du feu, ainsi que Jin, qui nous vient du monastère du Mont Masaki. Le combat prendra fin au premier sang ou si l’un des deux combattants se voit dans l’obligation d’abandonner. Êtes-vous prêts ?
Des acclamations enthousiastes éclatèrent des gradins en guise de réponse.
Avant un duel, il était de coutume de se saluer, mais aucun des deux ne s’inclina. La tension régnait entre les deux sabreurs et aucun des deux ne quitta l’autre du regard.
— En garde, s’exclama l’arbitre.
Ils dégainèrent leur sabre. Chacune des lames reflétait leur porteur. Les motifs striés du sabre de Renjiro rappelaient des flammes, son manche était composé de couleurs éclatantes et de fines gravures. Sur sa lame, des inscriptions calligraphiques reprenaient la devise de son clan.
De son côté, le katana du jeune moine était sobre, épuré, il aurait pu être celui de n’importe quel fantassin. Vêtu d’un simple kimono avec un hakama bleu foncé, il ressemblait plutôt à un élève de salle d’escrime s’apprêtant à s’entraîner.
— Commencez ! s’écria l’arbitre déshydraté en perdant à moitié sa voix. Il se retira en vitesse pour se mettre à l’ombre d’un des cerisiers.
Un instant passa. Jin regardait toujours Renjiro avec insistance. Ce dernier toisa le moine avec désinvolture. Après un instant, il lui lança :
— Alors, tu ne viens pas ? Tu as l’air plus fier que courageux. Je vais t’apprendre le respect que mérite ton seigneur. Je n’ai pas de temps à perdre avec toi !
Renjiro bondit tel un fauve en direction de Jin. Ses années d’entraînement avaient gravé en lui ces mouvements, ils étaient instinctifs. Son énervement était à son comble. Au diable toute idée de faire durer le spectacle. Il allait en terminer en un seul coup. Cette performance attirerait peut-être l’attention de son père.
Son sabre fendit l’air. Le coup avait manqué sa cible. Comment était-ce possible ? Le jeune moine se trouvait à une distance raisonnable de lui, toujours avec sa garde nonchalante. Non, ce n’était pas possible. Il avait été ébloui, au moment de frapper ! Mais comment ? Alors qu’il scrutait son adversaire, il remarqua un scintillement sur le sol, c’était la lame son sabre ! Il l’avait utilisée comme miroir pour réfléchir la lumière du soleil. Renjiro s’embrasa.
— Lâche ! Tu utilises des ruses pour m’avoir ?! Ce n’est pas digne d’un guerrier. Viens te battre ! cracha-t-il.
— C’est déjà ce que je fais, répondit Jin sur un ton laconique.
Renjiro fut un peu déconcerté par les premiers mots de son adversaire. Il se rendit compte qu’il avait une voix jeune, il ne devait pas être beaucoup plus vieux que lui. Chassant cette idée de son esprit, il reprit son assaut. Frappe latérale. Verticale. Il se déchaînait alors que Jin parait chacun de ces mouvements. Chaque fois que le jeune moine était frappé, il déviait, reculait, s’ajustant à l’instar de l’eau qui s’adapte à son environnement. Ce combat avait pris une tout autre tournure, alors que tout le monde pensait voir le jeune seigneur triompher en seulement quelques coups, Jin montrait une impressionnante habileté en déjouant les attaques de son adversaire. Hormis les parieurs malchanceux, la foule était galvanisée. Il ne pourra pas parer éternellement, se dit Renjiro. Un sourire naquit sur son visage, il l’attirait précisément là où il le souhaitait. Coincé, dos à un arbre, Jin ne pouvait plus reculer. Il est à ma merci, ce combat se termine maintenant !
À cet instant, Renjiro prit une branche de plein fouet dans le visage. Pendant ce temps, son adversaire en profita pour s’extirper de cette mauvaise posture et se remit en garde. L’humiliation était totale. Non seulement ce vulgaire paysan avait osé le défier, mais à présent il le ridiculisait devant les seigneurs et nobles des cinq grandes nations. Alors qu’il essuyait son visage d’un revers de sa manche, il entendit des moqueries au sein de la foule. Le regard désapprobateur de son père, gravé en lui depuis l’enfance, l’oppressait en silence. Toutes les heures d’entraînements avec Maître Yoru. Les sacrifices. Tout cela pour qu’un vulgaire moine se moque de lui ? Il essaya de se souvenir des enseignements de son sensei. Lorsqu’il se retourna face à son adversaire, il ne dit aucun mot. Sa posture avait changé. Son sabre flamboyant faisait maintenant office de bouclier. Il se tenait en position défensive, prêt à parer l’attaque initiale de son adversaire. Le vent avait changé.
Jin redressa et pointa son sabre en direction du jeune seigneur. Vif comme le vent, il attaqua. Son premier coup atteignit la garde de Renjiro alors qu’il ne s’y attendait pas encore, il dévia le coup par réflexe. S’en suivit un ballet d’attaques virevoltantes. S’il ne s’était pas souvenu des enseignements de son maître, Renjiro n’aurait sûrement pas pu toutes les parer. Il se concentra notamment sur les pieds du jeune moine, essayant d’anticiper chacun de ses mouvements. Une certaine grâce se dégageait de son style. Où avait-il pu apprendre à combattre comme cela ? Non, ce n’était pas un combat, mais une danse. Tous ses sens étaient en alerte pour faire face à ce combattant hors pair. Un bruit siffla dans son oreille gauche. Vite, je dois parer sa prochaine botte… Un nouveau sifflement s’éleva, c’était le déchirement du tissu dans son dos. Le jeune moine avait réussi à l’atteindre. Des lambeaux de tissus de son kimono flottaient dans son dos, la salamandre, l’emblème de son clan, avait été tranché en deux. Aucune goutte de sang… pourtant, une blessure irréparable lui avait été infligée.
Qui était-il ? Comment avait-il pu réussir un tel coup ? Son oreille ne l’avait pas trahi, il avait bien entendu le sabre de son adversaire arriver du côté gauche. L’avait-il déplacé si vite que son ouïe ait pu le tromper ? La foule exhalait un souffle de stupeur, son champion avait failli être vaincu.
— Hé le moine ! Qui es-tu et quel maître t’a enseigné le maniement du sabre ? lança Renjiro, encore essoufflé, à son adversaire.
— Je ne suis pas un moine. J’ai été recueilli au monastère du Mont Masaki. La nature est mon seul maître.
La nature ? Non seulement il se fout de moi mais en plus il se permet d’être condescendant !
— Ne te moque pas de moi. Tu dois appartenir à un clan, qui t’a enseigné ces techniques ?
— Je n’appartiens à aucun clan. Je viens de la province d’Arashino et les seuls membres de ma famille sont morts assassinés.
Il a de nouveau ce regard glacial. Arashino, les Terres de l’orage… Renjiro se remémora ce qu’il se disait sur les campagnes sanglantes qu’avait menées son père quelques années plus tôt. Accompagné de son frère aîné, il avait réprimé de violentes révoltes dans ces terres gouvernées par le seigneur du Pays de la Terre. Ses habitants se revendiquaient sujets du seigneur Takigawa, du Pays de l’Eau, dont le territoire avait largement diminué à la suite de sa défaite contre la coalition lors de la dernière grande guerre. Son frère, seulement accompagné d’un petit groupe de guerriers, avait réussi à tenir tête aux rebelles, permettant aux troupes de son père de les prendre à revers. Il était depuis considéré comme un héros par les soldats et était la plus grande fierté de leur père.
Renjiro risqua un regard vers les tribunes, où il redoutait de voir sur le visage de son père le même mépris que toujours. Ce qu’il vit fut bien pire. Son père conversait actuellement avec le seigneur du pays de la terre autour d’une coupe de saké. Son fils était en train de combattre et il ne prenait même pas la peine de suivre le duel ! Toute sa vie, cela avait été la même chose. Toute sa vie, son père l’avait méprisé ou ignoré. Le seigneur Homura ne voyait que son frère, et ne manquait jamais une occasion de lui rappeler qu’il n’était pas digne de lui. Tous les efforts qu’il avait fournis — les heures passées à s’entraîner, les nuits passées à étudier l’art militaire —, et malgré tout cela, il ne rivalisait toujours pas avec son frère aîné. Il ne le savait que trop bien. Mais cette fois, cela serait différent. Cette fois, son père n’aurait d’autre choix que de le regarder et de reconnaître sa valeur.
— Je ne souhaitais pas employer cette technique contre toi, dit-il d’un ton résigné.
Renjiro avait rangé son sabre dans son fourreau qu’il tenait à hauteur de tête.
— Arcanes du clan Kazanami.
Chacun des anciens clans disposait de ses propres techniques dont l’apprentissage se transmettait de génération en génération. Son père n’avait jamais daigné lui enseigner le maniement du sabre, laissant la tâche incomber à son maître d’armes. Renjiro s’était entraîné pendant des semaines pour apprendre cette technique qui ne peut être réalisée qu’avec un sabre forgé par le clan Kazanami.
— Sabre écarlate.
Lorsqu’il retira son fourreau, l’acier du katana flamboyait de mille feux. Placé juste au-dessus de lui, son sabre projetait des ombres rouge-écarlate qui dessinaient comme un masque sur son visage. Cette technique n’était pas uniquement un divertissement pour les spectateurs. L’acier chauffé fendait l’air, son sabre lui paraissait beaucoup plus léger, ses coups étaient plus fluides et plus rapides. L’arène gronda. Renjiro s’était élancé vers son adversaire dans une tempête de flammes. Regarde-moi Père ! Vois ce dont est capable ton fils !
Les flammes brillaient d’un feu sombre dans les yeux de son adversaire. La lueur semblait embraser des souvenirs enfouis et des plaies encore ouvertes. Ses mains se crispèrent et il serra son katana. La rage qu’il maîtrisait depuis le début du combat le consumait à présent. Les coups fulgurants de son adversaire s’abattaient sur lui. Chaque impact projetait un nuage de braises, les yeux de Jin se mirent à pleurer, était-ce la fumée ? Il devait continuer, il n’avait pas d’autre choix. C’est ce qu’il faisait depuis ce jour-là. Survivre, voilà tout ce qui comptait. Tout le reste était superflu. Parfois, lorsqu’on lutte pour sa survie, on en vient à oublier le monde autour de soi, on entre dans un état second, plus rien d’autre n’a de sens. Jin déjouait chacun des coups de Renjiro comme hypnotisé par la danse des lames.
Finalement, Renjiro bondit en arrière, en se retirant de son côté de l’arène. Il était à bout de souffle. Cette technique exigeait un effort colossal de la part du sabreur, mobilisant chaque muscle de son corps. Même l’art ancestral de son clan s’était révélé insuffisant. Le combat semblait sans issues.
Il me reste un dernier coup. Après celui-là, si j’échoue, ce sera terminé pour moi. Renjiro, qui était de nature téméraire, adopta pour la première fois une attitude méditative, comme s’il rentrait en transe. Il ferma les yeux et rengaina son sabre en gardant une posture offensive. Je n’échouerai pas, je vais vous montrer ma valeur. Enjiro, un jour, je serais aussi fort que toi ! L’acier encore brûlant chauffait l’intérieur de son fourreau. Il avait déjà vu son frère exécuter cette technique. La chaleur accumulée était relâchée d’un seul coup, ce qui expulsait le sabre hors de son fourreau, le coup était explosif, presque impossible à percevoir à l’œil nu.
De l’autre côté, Jin, hypnotisé par sa vision des flammes, était consumé par ses souvenirs. Ils lui semblaient si lointains. Tout ce qu’il avait vécu, tout ce qu’il avait enduré. Ces souvenirs étaient demeurés enfouis au fond de lui et ils resurgissaient tous à présent. Pourquoi était-il ici ? Qu’était-il venu chercher ? Toutes ses pensées se bousculaient dans son esprit. Sa gorge était serrée, était-ce également à cause de la fumée ? Il devait se concentrer sur sa respiration. Les moines du temple lui avaient appris à la contrôler après l’avoir vu se réveiller chaque nuit à court de souffle après ses terreurs nocturnes. Un instant passa, puis il reprit le contrôle sur son corps, ses pensées, bien que toujours présentes, étaient dominées par une résolution plus profonde. Il reposa la main sur sa garde, mais il n’était plus seul. Il sentait les mains des membres de sa famille le guider.
Leurs yeux se rouvrirent et le tonnerre gronda.
Lorsque le nuage de fumée qu’ils avaient provoqué se dissipa, la foule put apercevoir la silhouette de quatre personnes au centre de l’arène. Les deux guerriers se faisaient face, cependant, Enjiro avait bloqué la frappe de son frère le retenant par le poignet. De l’autre, Tadashi avait bloqué la frappe de Jin de son fourreau.
— Enjiro ! Comment oses-tu ?! Tu n’as pas le droit d’interrompre un combat. Lâche-moi !
— Imbécile. Regarde-toi. Tu es disqualifié.
— Vous êtes tous deux disqualifiés, reprit Tadashi.
— Comment ça ? gronda Renjiro.
— Vous êtes tous les deux entaillés.
En effet, la lame de Renjiro avait effleuré la pommette de Jin, une perle de sang coulait le long de sa joue. De son côté, Tadashi avait bloqué le coup de son adversaire qui n’avait pas eu le temps de l’atteindre. Mais alors comment ?!
— Tu t’es blessé avec ta propre attaque. Vraiment, tu pensais pouvoir maîtriser L’Éclipse en seulement quelques semaines ? renchérit Enjiro.
Quel idiot, il avait atteint son adversaire, mais son attaque l’avait également disqualifié, il ne maîtrisait pas encore totalement cette technique. Impossible, j’aurais dû gagner ! Renjiro tomba à genoux. Une fois de plus, il n’avait pas été à la hauteur. Jin rengaina son sabre, encore étourdi par le choc qu’il venait de vivre. Ses émotions l’avaient consommé et il subissait désormais le contrecoup physique. Tadashi posa une main sur son épaule. L’arbitre grassouillet arriva en toute hâte, il était désormais en nage, lui qui subissait le soleil écrasant des mois d’été, il avait été aux premières loges pour profiter des gerbes de flammes projetées par Renjiro. Il examina les deux combattants, puis lança à la foule de spectateurs :
— Messire Renjiro et le jeune Jin ont tous deux été entaillés au cours de la même attaque. Ils sont, par conséquent, tous deux éliminés de ce tournoi. Match nul !
Une clameur de déception envahit alors la foule qui finit par applaudir les deux combattants pour leur bravoure. Alors que Renjiro se dirigeait en direction de la sortie de l’arène, il surprit une branche de cerisier tombée par terre. La branche finissait d’être consumée par les flammes. Mince, j’ai dû y mettre le feu lors de notre affrontement. La coupure du bois était nette, elle n’avait pu être provoquée que par un sabre. Il leva la tête en direction de l’arbre. Il était intact, le feu ne s’était pas propagé. Se pourrait-il que… ? Renjiro tourna son regard en direction de son adversaire qui s’éloignait. Ce serait lui qui aurait tranché cette branche ? Je ne l’ai même pas vu faire. Serait-ce lors de sa dernière attaque ? Mais alors s’il n’avait pas pris le temps de la trancher…
Alors que les yeux de son père se tournèrent vers lui, le regard de Renjiro était fixé sur la branche de cerisier dont les pétales finissaient de se consumer.